VINCENT DELERM : UN CHANTEUR

« NOUVELLE VAGUE »


Il chante notre quotidien


Son album éponyme se vend comme des petits pains. Beaucoup ont dû le retrouver sous leur sapin, offert par un ami heureux de leur faire partager ces 11 courts - métrages chantés. Trente cinq minutes de bonheur.

"Delerm ? ça me dit quelque chose." Bien sûr ce nom est connu. Car Vincent le musicien n’est autre que le fils de Philippe l’écrivain ( une première gorgée de bière). Le petit Vincent a grandi dans une famille de profs à Rouen. Il aurait pu, comme papa, se tourner vers l’écriture. D’ailleurs, étudiant il écrivit des pièces de théâtre. Mais c’est à travers la musique qu’il a décidé de s’exprimer. Il apprend le piano seul et se met à écrire des chansons. Au début il joue dans des bars de Rouen, puis à Paris. Petit à petit il se fait connaître, fait la première partie de Thomas Fersen et signe avec la maison de disque tôt ou tard. Là, vient le succès qu’on lui connaît.

Des chansons – cinéma en noir et blanc

Le jeune homme passionné de cinéma a fait son mémoire de maîtrise sur François Truffaut. Rien d’étonnant alors que ses chansons sont de vrais courts-métrages. Il a le don de rédiger de véritables petites scènes de la vie quotidienne,pour débusquer le détail parlant dans la réalité la plus banale. La structure des textes, la syntaxe adoptées participent largement à ce sentiment visuel. Il économise les mots, alternant description, narration et discours. Il en ressort d’authentique plans – séquences ironiques ou parfois touchants. « J’aime écrire sur des choses en apparences anodines ou quotidiennes mais qui en disent long. La simplicité, c’est ce qu’il y a de plus complexe à réussir. Souchon et Truffaut sont mes maîtres en la matière."
Le jeune chanteur semble bien parti pour faire une carrière aussi prometteuse que ses maîtres.

Un narrateur (en)chanteur

 

Auteur - Acteur

Sur scène, son jeu d’acteur minimaliste en ferait palir plus d’un. Un haussement d’épaule, de sourcil, un soupir ou simplement un silence en disent aussi long qu’une interminable tyrade. Delerm fait rire grâce à ses mimiques et à ses commentaires en « voix off » qui ponctuent le spectacle. Mais il sait aussi susciter chez le spectateur de l’émotion. Il n’a pas besoin de faire pleurer les violons pour cela. Seul son piano, sa voix et ses textes suffisent. A eux trois, ils créent un univers, transportent les auditeurs. Tout à coup, nous sommes avec cette femme seule dans sa grande maison de Chatenay Malabry ou bien avec ce couple qui vit son dernier week-end ensemble avant l’inévitable séparation. La force de Delerm vient de là, de son talent d’auteur. Par ses mots il dépeints la scène avec tellement de réalisme et de sensibilité que l’on ne peut qu’être touché.
Sur scène, on découvre aussi des chansons inédites puisque ne figurant pas sur son album. De la soirée jeux de société qui se termine par une rupture, au repas entre amis autour d’une salade de maïs, Vincent delerm a encore de nombreuses chansons à nous faire découvrir. De quoi assurer la programation de quelques album à venir. Delerm est donc loin d’avoir révéler l’ensemble de ses capacités.


Ludivine

 

photos provenant du site : http://vincentdelerm.free.fr